Jacqueline Courcoul par elle-même et dans ses œuvres
Ma première formation professionnelle était de jardinière d’enfants où je pratiquais la pédagogie Montessori. De mon intention d’initier les enfants aux travaux artistiques est née mon attrait pour la poterie.
C’est la lecture du livre « La Poterie » de Daniel de Montmollin, aux éditions Robert Morel, paru en 1965, qui m’a fait entrevoir les perspectives d’un engagement total dans cette voie, permettant d’exprimer mes ressources artistiques foncières. L’intérêt porté également par mon mari Bernard aux perspectives qu’ouvrait cette lecture nous a engagés dans une commune reconversion professionnelle radicale.
Parallèlement, je portais aussi intérêt à la peinture et à l’histoire de la peinture, en fréquentant, pendant quelques années, les ateliers mis en place par le peintre flamand et parisien, Marc Stockman, mais je fus convaincue que la poterie pouvait tout aussi bien me conduire vers une expérience de création artistique sans limites.
Après une rapide initiation au tournage auprès d’Annie Fourmanoir, c’est dans l’atelier de Chambon, où nous nous installâmes en 1967, qu’en autodidacte, avec la complicité de Bernard, j’ai affronté un travail requérant passion et persévérance.
La poterie d’usage et le tournage ont été pendant les premières années, ma pratique quotidienne, puis ce fut le modelage, principalement au colombin, qui devint mon moyen d’expression. J’aime ce mode de travail, lent, sans cesse contrôlé et pouvant évoluer au cours de l’élaboration des volumes.
Mon champ de formes est varié et se renouvelle sans cesse. Je conserve mon attachement aux volumes fonctionnels, vases notamment, mais avec une évolution assumée vers des formes assez sculpturales.
Je privilégie tantôt des formes organiques tantôt des formes architecturales, mais toujours simples, aux profils nets, et je choisis des compositions à base d’argiles et de cendres végétales pour obtenir dans leur cuisson à haute température, des matières mates ou franchement rocheuses.