Bernard Courcoul par lui-même et au travers de son art
Après des formations initiales dans les domaines des lettres, de la psychologie sociale et de la sociologie, après une première période d’activité professionnelle comme psychosociologue, j’ai été interpellé, au moment même où je m’interrogeais sur mon devenir professionnel, par le désir de Jacqueline de se réorienter vers la poterie à la suite de sa lecture de « La poterie » de Daniel de Montmollin, ouvrage destiné à un grand retentissement.
C’est alors qu’une volonté commune de réorientation et d’engagement dans une voie de création artistique a modifié complètement notre existence : éloignement de la vie urbaine et implantation dans un petit village rural.
Cependant que des occupations résiduelles se maintenaient encore pendant quelques temps, je me suis, outre l’aménagement d’une habitation, adonné à la construction d’un premier four à bois, au tournage et aux premiers balbutiements de recherche dans le vaste champ des glaçures haute température.
Foncièrement autodidacte, comme Jacqueline, j’ai entrepris de conquérir une culture artistique et les connaissances technologiques que la littérature disponible du moment permettait d’acquérir.
Je suis resté attaché depuis lors au tournage, en privilégiant les formes élémentaires permettant d’entrer en écho avec les deux principales traditions qui nourrissaient mon imaginaire céramique : celui de la Chine, des Song en particulier, celui du Japon, pour la rigueur intransigeante de l’un, pour l’ouverture à la force et la spontanéité du vivant pour l’autre.
Aux familles de glaçures ainsi fréquentées, j’ai, dès les débuts, ajouté la mise au point de pâtes que nous utilisons principalement dans notre atelier, des pâtes de nature porcelanique ou des grès, sans omettre les pâtes appropriées au travail au colombin pour les œuvres de Jacqueline.
Après la construction du petit Sèvres sur les plans de Daniel de Montmollin, devenu trop petit, j’ai construit, en 1977, un grand four à bois à deux chambres, puis, en 2009, un petit four à bois, ovale. Cependant, les recherches dans le champ des glaçures les plus pertinentes, en oxydation ou en réduction, se font dans des fours à gaz.
Tout cela avec une passion continue, associée à l’écriture de textes sur les céramistes contemporains, de poèmes, de conférences et à l’écriture d’un livre « Une vie de potiers, une passion poétique », édité aux éditions ACR, paru en 2010 et toujours disponible sur ce site.